Fondation Gabriel Péri
Posts filed under ‘Tony Blair’
VERS UNE EUROPE SANS LA GRANDE-BRETAGNE ?
David Cameron s’est trop engagé sur ce point pour reculer : il y aura un référendum sur l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’Union européenne d’ici fin 2017. Conçu initialement pour enrayer la progression de l’influence de son concurrent europhobe (le leader de l’UKIP) , ce défi politique sans précédent place désormais Londres et Bruxelles au pied du mur . Cameron doit obtenir de ses pairs européens suffisamment de concessions pour pouvoir appeler ses partisans à voter pour le maintien du Royaume Uni dans l’UE ( Car, c’est ce que lui demandent les milieux d’affaires ). Les autres dirigeants européens devront, quant à eux, assumer les conséquences de leur choix final: accepter de s’engager dans une redoutable dérive ou prendre le risque de perdre l’un de leurs principaux membres. La gauche européenne ne saurait assister en spectatrice à ces tractations .
Quelles sont, en effet, les principales exigences des conservateurs anglais ? D’abord, loin de souhaiter se retirer du marché unique européen, ils demandent à y exercer un rôle central, pour y défendre les intérêts de la place financière de Londres contre toute « entrave ». L’an dernier, ils avaient déjà obtenu à cet égard le poste clé de Commissaire à la « stabilité financière, aux services financiers et à l’Union des marchés de capitaux ». La City, qui voyait dans le précédent titulaire de cette charge, le Français Michel Barnier (UMP), un insatiable « régulateur », avait applaudi à la nomination d’un homme « sûr », le conservateur britannique et ancien lobbyste, Jonathan Hill. Mais ils veulent (toujours) plus.
L’autre but majeur que s’est assigné Cameron dans cette négociation, c’est la remise en cause de la libre circulation des travailleurs des pays membres au sein de l’UE. Plus précisément, ce sont les ressortissants des pays pauvres de l’UE ( ceux dont le PIB par habitant est inférieur à un seuil donné ) qui verraient leur droit de libre circulation restreint ! Notamment en matière d’accès aux prestations sociales. Semblable mesure, non seulement nécessiterait une révision des traités -ce qui en soi n’est évidemment pas un problème, sauf pour les Etats qui craignent que cela ouvre la boîte de Pandore !- mais retirerait à cette « Europe » le peu de droits des personnes qu’elle est encore censée garantir. Impensable, et pourtant…
Voilà un casse-tête de plus -et de taille- dont se seraient passés les Chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil européen. Il risque pourtant de s’inscrire à leur ordre du jour dès le mois de juin prochain et pour longtemps. Ironie de l’Histoire : c’est au moment où l’Union européenne est devenue plus anglo-saxonne que jamais que ces mêmes « tories » jouent à « quitte ou double » une Europe encore plus anglaise ou une Europe sans la Grande-Bretagne .
Les réflexions sur l’avenir de la construction européenne ne doivent en aucun cas, dans la période qui s’ouvre, se limiter aux exigences des conservateurs britanniques ni rester l’apanage des principaux dirigeants.
Le Forum européen des alternatives se présente à point nommé les 30 et 31 mai prochains, à Paris, pour relancer l’indispensable débat citoyen sur la refondation du projet européen.
Colloque Europe, une crise existentielle. Et maintenant ?
INVITATION
Colloque Europe, une crise existentielle. Et maintenant ?
Samedi 11 avril 2015
De 9h00 à 17h15
Maison de l’Europe
35, rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris
M° Saint-Paul (ligne 1) ou Rambuteau (ligne 11)
Entrée sur inscription. Pour s’inscrire, cliquer sur le lien inscription
Programme
09h00 – 09h15 : Allocutions d’ouverture
- Catherine Lalumière, Présidente de la Maison de l’Europe, ancienne ministre
Francis Wurtz, Député européen honoraire, Président du Conseil de l’Institut d’Études Européennes de l’Université Paris 8
09h15 – 11h15 : TABLE RONDE 1 – L’EUROPE APRÈS LA VICTOIRE DE SYRIZA
Une expérience sans précédent
Témoignages de :
- Giorgos Karatsioubanis, membre du département de politique européenne de Syriza ;
- Rosa Moussaoui, journaliste àL’Humanité, envoyée spéciale en Grèce
Débat : L’Europe après la victoire de Syriza
Intervenant :
- Yves Bertoncini, Directeur de l’Institut Jacques Delors
Animé par :
- Francis Wurtz, Député européen honoraire, Président du Conseil de l’Institut d’Études Européennes de l’Université Paris 8 ;
- Daniel Cirera, Secrétaire général du Conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri
11h15 – 11h30 : Pause
11h30 – 13h00 : TABLE RONDE 2 – REPENSER LES POLITIQUES EUROPÉENNES
Animateur : Michel Maso, Directeur de la fondation Gabriel Péri
Pour une politique industrielle européenne. Le cas de l’énergie
Intervenante : Marie-Claire Cailletaud, Responsable de la politique énergétique de la Fédération nationale des mines et de l’énergie-CGT
Que serait une bonne politique agricole commune ?
Intervenant(e)s :
- Gérard Le Puill, journaliste à La Terre et l’Humanité, auteur deProduire mieux pour manger tous d’ici 2050 et bien après, Éditions Pascal Galodé, juin 2013.
- Aurélie Trouvé, agro-économiste, auteur de Le business est dans le pré, les dérives de l’agro-industrie, Éditions Fayard, février 2015.
Débat
13h00 – 14h30 : Déjeuner
14h30 – 16h00 : TABLE RONDE 3 – L’EUROPE ET LE MONDE
Animatrice : Dominique Bari,journaliste, chargée de mission à la Fondation Gabriel Péri
La « politique européenne de voisinage » à l’épreuve de la crise ukrainienne
Intervenant : Loïc Hennekinne,Ambassadeur de France, Ancien Secrétaire Général du Quai d’Orsay
Réchauffement climatique : l’Europe au rendez-vous de la conférence mondiale sur le climat Paris 2015
Intervenant : Jean Poitou, climatologue et Secrétaire de « Sauvons le climat », auteur de Le Climat : la Terre et les Hommes, EDP Sciences, 2015.
Le projet européen est-il compatible avec un « Grand Marché Transatlantique » ?
Intervenant : Pierre Defraigne,Directeur de la Fondation Madariaga-Collège d’Europe (Bruxelles)
Débat
17h00 : Conclusions
- Michel Maso, Directeur de la Fondation Gabriel Péri
Mél : fondation@gabrielperi.fr
N’OUBLIONS PAS LES DOSSIERS CHAUDS DE L’EUROPE !
Dans l’actualité médiatique, un événement chasse l’autre. Mais dans la réalité, il n’en va pas de même. Les élections départementales ou le drame du crash de l’Airbus ont relégué au second plan les dossiers chauds de l’Europe dans les grands moyens d’information. Et pourtant, ce n’est pas le moment de baisser la garde sur des problèmes comme l’impitoyable bras de fer engagé par les institutions européennes contre le gouvernement grec; ou encore les négociations cruciales qui se poursuivent entre l’Europe et les États-Unis sur l’établissement d’un « Grand marché transatlantique »; ou bien la crise ukrainienne et les tensions qu’elle envenime entre l’ Union européenne et la Russie; ou le positionnement de l’UE dans la lutte contre le réchauffement climatique à la veille de la Conférence mondiale de Paris !
Aussi est-il heureux que tous ces enjeux -et d’autres encore comme la politique industrielle ou la politique agricole européennes- puissent faire l’objet d’une journée de débats qui promet d’être passionnante, le samedi 11 avril prochain à Paris (1). L’ actualité des sujets abordés lors de ce colloque, tout comme la qualité et la diversité des intervenants, méritent, en effet, d’être soulignées. Qu’on en juge !
Premier thème: « L’Europe après la victoire de Syrisa ». Après les témoignages de Rosa Moussaoui, envoyée spéciale de l’ « Humanité » à Athènes, et de Giorgos Katsioubanis, membre du Département de politique européenne de Syrisa, c’est le Directeur de l’Institut Jacques Delors, M. Yves Bertoncini , qui exposera sa vision de la situation et des enseignements à en tirer pour l’avenir de la construction européenne. Le point de vue de ce spécialiste reconnu des enjeux européens sera intéressant à observer. D’un côté, la fondation qu’il dirige est proche des institutions européennes; de l’autre, il a récemment reconnu que « l’événement démocratique » que représentait « la nette victoire de Syrisa » marquait « un clair rejet des politiques conduites à Athènes sous l’égide de l’UE et du FMI » . Il a également souligné « la nécessité d’un dialogue constructif entre Athènes et l’UE ». En tout état de cause , ces interventions seront suivies d’un débat avec le public. Un grand moment, assurément.
Sur une vision alternative de la politique industrielle européenne, c’est une responsable syndicale de la CGT dans le domaine de l’énergie , Marie-Claire Cailletaud, qui lancera le débat; tandis que sur ce que pourrait être une bonne politique agricole commune, la parole sera laissée tour à tour à un journaliste de l’ « Humanité », Gérard Le Puill, et à une agro-économiste issue du mouvement associatif, Aurélie Trouvé.
Enfin, sur le plan de la relation de l’UE au reste du monde, ce sont trois acteurs hautement qualifiés dans leur domaine respectif qui ouvriront la discussion . M. Loïc Hennekinne, Ambassadeur de France et ancien Secrétaire Général du Quai d’Orsay traitera des relations de l’Union européenne avec la Russie à propos de la crise ukrainienne; M. Jean Poitou, climatologue et Secrétaire de « Sauvons le climat » évoquera ce qui est attendu de l’action européenne dans ce domaine dans la perspective de la Conférence de Paris-2015; enfin M. Pierre Defraigne, Directeur de la Fondation Madariaga de Bruxelles et grand spécialiste des relations commerciales internationales, livrera son analyse du « TAFTA » ( traité de libre-échange UE-USA ) , qu’il estime incompatible avec un projet européen. Là encore, une grande « plume » de « l’Humanité », Dominique Bari, apportera sa contribution au débat en animant cette table ronde . Cette journée exceptionnelle était initialement prévue courant janvier mais avait due être reportée . Dans le contexte d’aujourd’hui, elle n’en revêt que plus d’intérêt. A recommander sans modération . Rendez-vous le 11 avril !
———
(1) « Europe, une crise existentielle. Et maintenant ? » Colloque organisé par la Fondation Gabriel Péri le samedi 11 avril 2015 , de 9h à 17h15 à la « Maison de l’Europe », 35, rue des Francs-Bourgeois, Paris 4. Inscription obligatoire à : fondation@gabrielperi.fr




Commentaires récents