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LA FRANCE AU COEUR DE L’EUROPE SPATIALE

wurtz-l-humanite-dimancheLe vol de Thomas Pesquet avec ses deux coéquipiers, russe et américaine, pour une mission de six mois dans la station spatiale internationale vient de redonner un coup de projecteur sur la place de la France dans la coopération spatiale, particulièrement en Europe. Cette belle aventure mérite que l’on s’y arrête.

Hasard du calendrier : cette semaine -précisément le 26 novembre- , cela fera 51 ans que notre pays est entré dans le club très restreint des puissances spatiales, aux côtés de l’Union soviétique et des Etats-Unis. Sans chercher à égaler ses deux grands partenaires, la France a su nourrir une véritable ambition spatiale et s’en donner les moyens. Cette expérience et cette compétence lui ont permis de gagner une place de premier plan au sein de l’Europe spatiale. En témoigne, aujourd’hui encore, l’autorité – reconnue par ses homologues européens- du Centre national d’études spatiales ( le CNES ) . C’est cet établissement public qui gère le centre spatial de Kourou, en Guyane, qui est le centre de lancement de l’Europe spatiale . C’est également lui qui a la responsabilité de la maîtrise d’œuvre du programme européen Ariane dans son centre technique d’Evry. C’est encore au CNES que l’on doit les initiatives qui ont conduit au lancement du projet Galileo ( le futur GPS européen ), au développement de la météorologie spatiale ou de la mesure du relief des océans et des fonds marins . On ne saurait mieux illustrer la complémentarité d’un développement national dynamique et d’une saine coopération européenne . Encore faut-il que le cadre de cette coopération permette à cette complémentarité de se concrétiser pleinement.

C’est à cet égard que l’expérience -tout à fait atypique- de « l’Agence spatiale européenne » ( ESA ) mérite réflexion, même si elle n’est évidemment pas généralisable à n’importe quel domaine de coopération. L’ESA entretient des rapports suivis avec l’Union européenne -qui la finance pour un bon quart de son budget- mais elle a sa pleine autonomie et fonctionne sur le mode intergouvernemental. Créé en 1975, elle regroupe aujourd’hui 22 pays membres . Le budget de l’ESA comprend une partie obligatoire -auquel chaque Etat contribue au prorata de sa richesse nationale- et une partie facultative, en fonction des programmes auxquels chaque pays décide de participer ou non. De même, chaque Etat reste libre de conserver ou non des programmes nationaux à côté de sa participation aux programmes de l’ESA : une Europe « à géométrie choisie » en quelque sorte. Laquelle, en l’occurrence, s’avère parfaitement compatible avec une vision d’avenir : ainsi la mission de la sonde Rosetta , chargée de déposer son petit robot Philae sur une comète à…des centaines de millions de km de la Terre, fut suivie par l’ESA pendant près de quinze ans ! Aujourd’hui, l’ESA plaide en faveur de la construction d’une base lunaire vers 2020 pour y lancer des missions vers Mars et au-delà…

Enfin, l’Agence spatiale européenne coopère avec les agences spatiales-partenaires du monde entier, au premier rang desquelles la russe Roskosmos et l’américaine NASA, comme nous le rappelle magnifiquement la complicité scientifique et amicale de Peggy, d’Oleg et de Thomas, dans la Station spatiale internationale. Puissent l’austérité budgétaire, l’obsession de la rentabilité financière ou les tensions Ouest-Est ne pas venir gâcher dans l’avenir ces œuvres communes au service de l’humanité et de la paix !

24 novembre 2016 at 7:25 Laisser un commentaire


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