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Situation en Tchétchénie et au Moyen-Orient, y compris en Irak
PE : SÉANCE DU MERCREDI 6 NOVEMBRE 2002
Monsieur le Président, Monsieur le Haut Représentant, Monsieur le Commissaire, j’ai bien entendu les propos de M. Solana sur l’Irak. Comment cependant ne pas être surpris, alors que le président Bush n’a pas écarté jusqu’à ce jour la menace d’une nouvelle guerre contre l’Irak, avec ou sans résolution de l’ONU, que le Conseil européen de Bruxelles n’ait rien à trouvé à dire à ce propos. D’ailleurs, l’Union comme telle n’existe guère sur ce dossier brûlant. Seuls agissent quelques États, membres du Conseil de sécurité, et aussi des forces de paix qui se mobilisent. À ce propos, M. Kucinich, membre du Congrès des États-Unis et président du Progressive Caucus, nous adresse ce message: « Nous pouvons encore éviter cette guerre. Travaillons ensemble pour la paix, pour la coopération, pour une nouvelle ère dans les relations humaines où la guerre n’a pas sa place. Je salue toutes les opportunités pour travailler avec vous, pour créer ce monde nouveau ».
Je rêve d’une Europe, Monsieur le Président, d’une Europe unie capable de saisir ces mains qui lui sont tendues. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. C’est là un défi existentiel que nous devons relever.
Et au Proche-Orient, il y a plus de vingt ans, il y a eu la déclaration du Conseil européen de Venise, qui demanda la fin de l’occupation israélienne, qui souligna l’illégalité des colonies de peuplement, qui reconnut le droit à l’autodétermination des Palestiniens, qui insista sur la nécessaire implication de l’OLP dans les négociations. Il y a plus de vingt ans! Beaucoup plus récemment, en mars 1999, la déclaration du Sommet de Berlin reconnaissait explicitement le droit des Palestiniens à un État. Mais aujourd’hui, alors que la situation empire de jour en jour dramatiquement, que les accords d’Oslo sont enterrés, piétinés, qu’à la radicalisation des occupants répond la radicalisation d’une partie des occupés, comment comprendre le silence des Quinze à Bruxelles? Mon groupe estime que cela ne peut plus durer, que ni le silence, ni l’eau tiède ne peuvent durer. Il faut des initiatives fortes à même d’illustrer aux yeux du monde, et d’abord à ceux des peuples de la région, une volonté politique offensive et claire, favorisant la mobilisation des partisans de la paix. Il faut un sursaut.
Dans l’immédiat, j’avance une proposition concrète. Le jeudi de notre prochaine session, nous serons à la veille du 35ème anniversaire de la fameuse résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies qui constitue, dans ce conflit, l’une des références majeures de la communauté internationale. Eh bien, organisons à cette occasion à Strasbourg un acte solennel associant le Parlement, le Conseil et la Commission. Associons-y également des jeunes partisans de la paix, des jeunes Européens, des jeunes Palestiniens, des jeunes Israéliens, de ceux qui viennent de se rassembler en masse samedi dernier à Tel Aviv pour la commémoration de l’assassinat d’Itzhak Rabin. Chacune de nos institutions pourra affirmer ainsi en toute clarté ce qui, pour elle, en vertu du droit international et de nos valeurs communes, n’est pas acceptable, et, à l’inverse, quel projet de paix juste et durable nous souhaitons élaborer.
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