Posts filed under ‘Japon’
CLIMAT : 7 ENJEUX-CLÉS A SUIVRE DE PRÈS !
La 23ème Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques termine ses travaux à Bonn (Allemagne) ce 17 novembre. L’objectif était de faire le point des mesures déjà prises et de celles qu’il reste à prendre de toute urgence pour espérer tenir les engagements de la « COP 21 », l’Accord de Paris de 2015. Où en sommes-nous à cet égard ? L’on peut s’en faire une idée à partir d’un rapide coup de projecteur sur 7 enjeux-clés mis en lumière dans la dernière période.
Tout d’abord, le cri d’alarme de l’ONU : à moins d’un changement de braquet dans la réduction des émissions de CO2 de la part des grands pollueurs en retard sur leurs engagements (USA, Union européenne, Japon, Canada…), il ne sera bientôt plus possible d’atteindre l’objectif de limitation à 2 degrés, en moyenne, du réchauffement climatique. Un ultime sursis à mettre à profit pour agir !
LE MONDE VA MAL ! ET POURTANT…
Le monde va mal ! De quelque côté que l’on se tourne, la réalité est cruelle sinon désespérante. Le terrorisme de Daech ? « Ce n’est qu’un début » avait averti le groupe « Etat islamique » après la carnage de Tunis , en mars de cette année -ce qui , hélas, se confirme depuis , au même rythme que les gesticulations aussi inefficaces que meurtrières de la coalition militaire sous l’égide des Etats-Unis. La crise des réfugiés ? On a l’impression que rien ne sera épargné aux victimes de cette tragédie de l’exode forcé . Ni le risque de sacrifier leur vie pour tenter de la sauver, ni l’humiliation de se heurter aux murs de barbelés et aux forces de répression là où ils attendaient un accueil digne et un havre de paix. La guerre en Syrie ? Le chaos libyen ? Nul n’en entrevoit le début de la fin. La Palestine ? Les violences et les provocations de l’occupant s’y intensifient et la direction palestinienne est en grande difficulté. L’Ukraine ? On ose à peine évoquer une certaine accalmie dans le Dombass , tant la situation est fragile et dangereuse dans tout le pays …
Dans un monde aussi déstabilisé et déboussolé, le risque est grand de sombrer dans une sorte de nihilisme désabusé : à quoi bon lutter pour changer le monde si tout semble inéluctablement aller à vau-l’eau ? Ce serait pourtant une grave erreur de jugement de la part des gens de progrès, en même temps qu’ une victoire inestimable pour les forces conservatrices -sans parler des populistes d’extrême droite pour qui le désenchantement populaire est le vivier le plus fertile.
Dans ce contexte, un événement international qui se déroule sous nos yeux mérite une attention soutenue : l’ Assemblée Générale des Nations-Unies en cette année du 70ème anniversaire de la création de l’ONU . Chacun connaît les limites de l’influence de l’institution universelle , qui ne sont que le reflet du manque de volonté politique des puissances qui la dominent. Et pourtant, que ressort-il du bilan des fameux « Objectifs du Millénaire pour le Développement » (OMD) adoptés il y a quinze ans et venus à échéance cette année ? Malgré les évidentes faiblesses de leur conception-même et d’indéniables échecs dans leur réalisation, en particulier les scandaleuses inégalités et discriminations auxquelles leur mise en œuvre a donné lieu, mesurons bien la portée de certains résultats obtenus .
Ainsi, essentiellement depuis 2000, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté -la référence en ce domaine étant la Chine et le contre-exemple les zones de guerre comme l’Irak, la Syrie ou le Yémen- ! La proportion de personnes sous-alimentées dans les régions en développement a diminué de près de moitié. Le nombre d’enfants non scolarisés a également baissé de l’ordre de 50% -l’amélioration la plus sensible étant le fait de l’Afrique subsaharienne. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, ainsi que la mortalité maternelle, a été réduit dans la même proportion. Plus de six millions de décès dus au paludisme ont été évités entre 2000 et 2015 ! Les infections par le virus VIH/sida a chuté de 35% durant la même période et les décès liés au sida de 41% en dix ans. Il est à noter que Cuba est le premier pays au monde à avoir reçu de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la validation de l’élimination de la transmission mère-enfant du virus HIV/sida . C’est « une victoire majeure dans notre longue lutte contre le VIH et une importante pour l’avènement d’une génération sans VIH » a souligné la Directrice de l’OMS, Margaret Chan. Pour autant, dira-t-on, cela n’efface pas tout le reste . Pour sûr , l’essentiel du combat à mener est devant nous ! Mais la disponibilité pour la lutte se nourrit aussi de la conscience de son utilité.
UNE REPONSE DE GAUCHE A LA MONDIALISATION
Le samedi 31 Janvier prochain se tiendra, à Paris, au Sénat, une rencontre publique ouverte à tous sur le thème : « Une réponse de gauche à la mondialisation » (1). C’est là une initiative particulièrement bienvenue dans le double contexte politique de ce début d’année. D’abord, le drame de Charlie hebdo, la réaction extraordinaire que celui-ci a suscitée en France et très au-delà, ainsi que les lourdes questions qu’il fait émerger sur l' »ordre » mondial actuel. Ensuite, la nouvelle donne qui est susceptible de résulter des élections grecques du 25 Janvier pour l’avenir de la construction européenne.
Certes, la rencontre publique du 31 Janvier était prévue bien avant ces événements. Divers acteurs progressistes de la politique internationale ont, à titre personnel, contribué de longue date à la maturation de ce projet . Ses initiateurs sont Michel Laurent, animateur du « LEM », un lieu de rencontres et de confrontation d’idées sur la société et la marche du monde créé il y a cinq ans par le parti communiste français, et Bertrand Badie, éminent -et passionnant- spécialiste des relations internationales qui a formé plusieurs générations de diplomates. Tous deux visent à lancer, à gauche, le débat sur ce qu’il faut changer dans la politique européenne et étrangère de la France et dans la vision du monde dans laquelle ses dirigeants inscrivent leur action (ou leur inaction). Les développements les plus récents de l’actualité française, européenne et internationale ne rendent cette démarche que plus pertinente.
Ainsi, que de leçons à tirer des mobilisations populaires réellement historiques du 11 Janvier dernier et de leurs suites ! Elles ont révélé les fantastiques potentialités citoyennes que recèle toujours ce peuple et qui sont dramatiquement stérilisées ou contrariées dans le cadre politique, fataliste sinon désespérant, actuel ! Elles ont également (re)donné à voir les ressorts positifs d’une certaine conception -républicaine et pas du tout nationaliste- de la nation. Elles ont rappelé une nouvelle fois combien ce type d’engagement collectif libère la réflexion politique au sens le plus noble du terme : l’extrême droite a été condamnée à bouder , la droite sarkozyste à ramer, les dirigeants européens à faire contre mauvaise fortune bon cœur …En quelques jours, des valeurs héritées des « Lumières » ont conquis ou reconquis une foule de gens, au point que …le « Traité sur la tolérance », de Voltaire, s’arrache depuis dix jours dans les librairies ! À l’inverse, cette période a, dans le même temps, confirmé la profondeur du malaise qui traverse notre société à force d’exclusion, d’humiliation, de stigmatisation, comme elle a mis en évidence les graves blessures qui enveniment la relation entre l’ « Occident » et le monde arabo-musulman. Tous ces enjeux seront au cœur des débats du 31 Janvier. L’accent sera mis, par-delà le constat et l’analyse de ces réalités, sur la recherche de solutions progressistes à ce qui est devenu une crise de civilisation.
Commentaires récents