L’IMPUNITÉ POUR NETANYAHU OU LA PAIX AU PROCHE-ORIENT : IL FAUT CHOISIR !
6 octobre 2024 at 4:33 Laisser un commentaire
(Article paru dans l’Humanité du 4/10/2024)
Il faudrait avoir l’insensibilité de Netanyahu pour la population civile de Gaza, de Cisjordanie ou du Liban pour ne pas éprouver de la solidarité à l’égard de la société civile israélienne face au traumatisme provoqué par le massacre et la prise d’otages du Hamas, le 7 octobre dernier, qui, en plus de la cruauté de l’acte en lui-même, a ravivé le souvenir des pogromes.
Le pouvoir israélien, lui, a instrumentalisé ce crime et cette tragédie pour justifier plus de 40 000 morts -très majoritairement des civils- à Gaza et, plus généralement, l’apocalypse infligée par son armée à plus de 2 millions de personnes dont des centaines de milliers d’enfants, enfermés dans une prison à ciel ouvert, privés de l’essentiel -eau, nourriture, médicaments, logement- , terrorisés par les bombes et la dévastation de leur lieu de vie. Il a refusé d’appliquer la résolution de l’ONU du 10 juin dernier, pourtant portée par les Etats-Unis et adoptée -pour la première fois, sans aucune opposition- par le Conseil de sécurité, qui prévoyait le cessez-le-feu, la libération des otages et la reconstruction de Gaza.
L’acceptation de ce plan aurait non seulement permis de mettre un terme à la guerre de Gaza mais, par là même, de stopper les tirs de roquettes du Hezbollah . Le problème est que Netanyahu a besoin de la guerre pour conserver le pouvoir, empêcher toute perspective d’une « solution à deux États » et assouvir sa véritable ambition à moyen terme : réoccuper Gaza, annexer la Cisjordanie et dominer toute la région. La même raison l’a conduit à refuser, fin septembre, la trêve de 21 jours avec le Hezbollah proposée par Washington et Paris, appelant a contrario son armée à « poursuivre les combats avec toute la force nécessaire », non sans taxer au passage l’ONU -où il est isolé- d’antisémitisme !
Ce qui n’empêche pas la Maison Blanche de saluer l’assassinat du chef du Hezbollah ni de poursuivre les livraisons d’armes nécessaires aux aventures meurtrières du régime d’extrême-droite ni d’exercer des pressions sur la Cour pénale internationale pour qu’elle renonce à délivrer des mandats d’arrêt contre les deux principaux dirigeants de son allié stratégique. On connaît la suite, mais pas la fin…La violence inouïe de son « règlement de comptes » avec Hassan Nasrallah et des bombardements sans fin sur le Liban -au mépris de la population de ce pays théoriquement souverain- alimentera inévitablement la radicalisation des victimes et la soif de vengeance. Jusqu’où cette escalade irresponsable mènera-t-elle la région ?
Une conclusion s’impose : entre la poursuite de l’impunité garantie au régime le plus hors-la-loi de l’histoire d’Israël et la recherche d’une paix durable au Proche-Orient, il va falloir choisir.
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