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AFFLIGEANTE « DIPLOMATIE » MACRONIENNE !
L’affaire de « l’immunité » accordée par Paris à Benjamin Netanyahu finit d’abimer l’image et d’affaiblir l’autorité de la France sur la scène internationale. Derrière les justifications pseudo-juridiques avancées par Paris -et catégoriquement démenties par la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese- se cache un arrangement honteux conclu par le Chef de l’Etat avec le Président Biden visant à satisfaire son allié stratégique au Moyen Orient. Dans un cas similaire, la CPI avait, il y a peu, condamné la Mongolie pour avoir accueilli le président russe en refusant d’appliquer le mandat d’arrêt émis contre lui . La France n’avait alors aucun doute sur la procédure en question : « Aucun responsable de crimes commis par la Russie en Ukraine, quel que soit son statut, ne doit échapper à la justice », avait déclaré le Quai d’Orsay. Mais, pour Paris, dès que l’on touche au Proche-Orient prévaut la règle insoutenable des « deux poids-deux mesures », fût-ce en piétinant la justice internationale. En l’occurrence, en banalisant la violation des règles de la CPI, Macron vient ni plus ni moins que de signer à Netanyahu un permis de poursuivre sa guerre sans merci à Gaza.
Pour être l’illustration la plus récente de l’affligeante « diplomatie » d’ Emmanuel Macron, cette faute est malheureusement loin d’être un cas unique. On pense aussitôt à sa provocation calculée à l’égard de l’Algérie consistant à épouser arbitrairement et sans nuance, fin octobre à Rabat, la thèse de « la souveraineté marocaine » du Sahara occidental, lui qui disait vouloir travailler à la réconciliation entre Paris et Alger ! En échange, Paris attend notamment du Maroc qu’il lui achète 18 hélicoptères militaires et retienne ses candidats à l’émigration…
L’Afrique subsaharienne est une autre région où la politique anachronique et brouillonne, tantôt dominatrice, tantôt paternaliste, d’ Emmanuel Macron a finit de ruiner l’intérêt porté à la France. Là aussi, les proclamations de sa volonté de « mettre fin à la Françafrique » alternent avec ses initiatives post-coloniales comme le fait de maintenir des troupes dans des pays indépendants depuis plus de 60 ans, ou de cautionner l’auto-proclamation du « Chef de l’Etat » tchadien, à l’époque encore allié de Paris au Sahel. C’est sous la pression des sociétés africaines et à la demande expresse de leurs dirigeants que Paris se voit aujourd’hui contraint de retirer ses soldats de pays légitimement attachés à leur souveraineté à l’égard de l’ex-colonisateur…
Les exemples abondent de ce déphasage de la politique de la France par rapport aux réalités nouvelles et irréversibles du monde actuel, en particulier la montée en influence de ce « Sud global », qui, par-delà sa diversité, exprime des exigences communes, telles que le respect de ses droits et l’égalité. Ces peuples jugent la France, non sur l’ambition déplacée de son Président d’en refaire « une grande puissance » (Macron en 2017), mais sur des décisions concrètes, comme la diminution de 34% sur un an (!) de l’ Aide publique au développement ou la prolifération de « lois immigrations » d’inspiration raciste, en politique intérieure ; et sur le choix d’une diplomatie de plus en plus intégrée à la stratégie occidentale dominante, et, par là-même, en porte à faux avec les réalités de notre temps. Il appartient à la gauche de réinventer une politique étrangère qui ne relève plus d’un « Jupiter » et qui ait pour boussoles les droits des peuples, l’égalité et la paix.




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