ON ASSASSINE UN PEUPLE ET ILS VOUDRAIENT QU’ON SE TAISE !
22 Mai 2025 at 9:11 Laisser un commentaire
« Honte à ces pays qui se prétendent démocratiques et pour la paix, mais soutiennent Israël coupable quotidiennement de crimes de guerre ! Nous ne sommes pas des animaux ! » (Hamdan Ballal, co-réalisateur palestinien de « No other Land », documentaire oscarisé en 2024, œuvre d’un collectif palestino-israélien comme acte de résistance). « Nos enquêtes le confirment : en plus de l’entrave systématique à l’acheminement de l’aide humanitaire et des déplacements forcés des populations, l’armée israélienne détruit systématiquement tout ce qui est nécessaire à la vie: terres arables, structures d’adduction d’eau, écoles, hôpitaux » C’est la définition même d’un crime de génocide (Aymeric Elluin, Amnesty International) . « J’ai peur pour mes parents à Gaza. Ils étouffent. Les mots ne sortent plus. Tout ce qu’ils arrivent à dire, c’est « on est toujours en vie ». Il n’y existe plus d’humanité. Et ce silence international ! » (Rana, une jeune Gazaouie du camp de Jabalya, réfugiée en France) . « Votre accueil montre qu’il y a encore des pays sur Terre qui sont solidaires et reconnaissent nos droits (…) Un seul mot de réconfort nous donne de l’espoir (…) Nous sommes touchés par votre courage » (Des réfugiés et réfugiées de camps palestiniens, invités à Paris). « Ce que vous pouvez faire ? Une chose simple : parlez partout de la cause palestinienne ! Nous avons besoin de votre soutien moral » (Mohamed, responsable des réfugiés palestiniens au sein de l’OLP)…
Ces paroles, parmi tant d’autres de même teneur, sont celles de participantes et de participants à une Conférence, exceptionnelle à tous égards, qui a réuni, toute une journée durant, le 17 mai dernier, à Paris, des réfugiés de camps palestiniens et d’autres acteurs concernés avec plusieurs centaines d’élus et de militantes et militants de la cause palestinienne français (1). Cette expérience, aussi émouvante qu’éclairante, est entrée en résonance avec le dernier ouvrage de Pascal Boniface, « Permis de tuer » (*) que je venais de découvrir. Le directeur de l’IRIS s’y insurge légitimement contre la trop longue invisibilisation du massacre du peuple de Gaza, tant par les « médias mainstream » que par nombre de responsables politiques français et européens. La sauvagerie de l’armée israélienne rend également insupportable « l’impunité » garantie par la plupart des dirigeants occidentaux à leur allié privilégié. Le mandat d’arrêt de la CPI est jugé normal s’il concerne Poutine, pas s’il vise Netanyahou. Plus généralement , « Pourquoi des sanctions contre la Russie et la poursuite de livraisons d’armes à Israël ? » Les institutions internationales habituellement louées tout comme de grandes ONG généralement tenues en haute estime sont subitement ignorées ou critiquées lorsqu’elles multiplient les alertes sur les exactions israéliennes dans les territoires palestiniens. Pire: des politiciens français sont prêts à instrumentaliser l’antisémitisme pour « diaboliser ceux qui critiquent le gouvernement israélien ». L’auteur ne se contente pas d’affirmer ses convictions. Comme à son habitude, il énumère faits et citations, souvent très pertinentes, telle celle, qui fait froid dans le dos, de Netanyahu, il y a un an, sur une chaîne française : « Notre victoire, c’est votre victoire! C’est la victoire de la civilisation judéo-chrétienne contre la barbarie. C’est la victoire de la France! » (2) L’un des mérites du livre est l’hommage rendu aux « Israéliens (qui) ont conservé leur humanité ». Laissons l’un d’eux conclure : « Pour nous, Israël n’a pas d’avenir sûr à moins d’être étroitement lié à un avenir sûr pour les Palestiniens dans un État indépendant et séparé » (3).
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(*) Pascal Boniface, « Permis de tuer », chez Max Milo, 2025.
(1) Conférence à l’initiative de l’Association pour le jumelage entre des villes françaises et des camps de réfugiés palestiniens (AJPF), théâtre Traversière, Paris 12.
(2) LCI, mai 2024
(3) Ilran Baruch, ancien ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud et ancien secrétaire général de ministère israélien des Affaires étrangères.
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