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TONY BLAIR PRESSENTI COMME « GOUVERNEUR » DE GAZA !
Ainsi, Tony Blair serait pressenti pour diriger une future « Autorité internationale de transition pour Gaza » (GITA), dont la création serait envisagée après un éventuel cessez-le-feu ! Bref, l’ex-Premier Ministre du Royaume-uni deviendrait en quelque sorte « gouverneur » provisoire de l’enclave palestinienne, à l’issue de sa destruction par l’armée israélienne. Cette idée saugrenue aurait émergé à la suite d’une rencontre réunissant cet été à la Maison Blanche l’ancien Chef du gouvernement britannique et le gendre de Donald Trump, le tristement fameux Jared Kushner, auto-proclamé « spécialiste » du Moyen-Orient.
Voilà qui nous rajeunirait de près de 20 ans, en nous ramenant à l’époque où le même Tony Blair était nommé « Émissaire spécial » du « Quartet » (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) au Proche-Orient, en 2007. Il accomplira (à sa manière) sa « mission » jusqu’en 2015. À l’époque, tous les observateurs de la vie politique se rappelaient l’alignement obséquieux du locataire du 10 Downing Street sur George W. Bush lors de la guerre d’Irak, engagée sur la base d’un mensonge d’Etat -une attitude qui lui valut le surnom de « caniche » du Président des Etats-Unis . Chacun comprit d’emblée qu’il ne fallait pas attendre de miracle de cette nomination. Pour le quotidien britannique « The Independent », « Tout le monde savait que Tony Blair vendait surtout de l’illusion », tandis qu’aux yeux de la « Suddeutsche Zeitung » , « Un caniche reste un caniche : Bush imposera ses vues » (1)
De fait,le moins qu’on puisse dire est que son passage dans la région n’a pas laissé de souvenirs impérissables, ni du point de vue de son bilan politique ni en matière d’investissement personnel…sauf dans le business des milieux d’affaires du Golfe, où le prestigieux « consultant » a bien su mettre à profit son entregent et son carnet d’adresses pour arrondir ses fins de mois (si l’on peut dire). Accessoirement, sa présence épisodique dans les territoires palestiniens, son hébergement de luxe et ses frais de déplacements dans la région coûteront quelque 20 000 euros (de l’époque)… par semaine (2).
Il est vrai que l’affichage de sa mission était prometteur. A l’entendre, elle consistait ni plus ni moins qu’à « faire avancer la paix » entre Israéliens et Palestiniens. Les ministres des affaires étrangères européens qui l’avaient missionné n’étaient pas moins ambitieux en lui demandant d’ « offrir une véritable solution politique aux peuples de la région », à tout le moins d’« obtenir d’Israël le gel des colonies » et la levée du blocus de Gaza. Qu’en fût-il dans les faits ?
Dès 2009, alors que le processus de paix était en échec depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin en 1995, qu’une nouvelle guerre -l’opération « plomb durci », la plus meurtrière menée jusqu’alors par l’armée israélienne- venait de ravager Gaza et que Netanyahou venait de réitérer son refus de geler les colonies en Cisjordanie, Blair salua « les améliorations apportées par les autorités israéliennes à la liberté de circulation des Palestiniens » . Il tira de son observation « de chaque côté » la docte conclusion qu’il « s’agit d’une crise de confiance et de bonne volonté ». On connaît la suite ! Réitérer aujourd’hui cette indigne parodie d’action diplomatique constituerait une insupportable forme de mépris pour le peuple de Gaza. Inacceptable !
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(1) Citations tirées d’une revue de presse de France Culture (28/6/2007)
(2) Selon « The Telegraph », cité par « Le Monde » (12/6/2015)




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