L’AVENIR DE LA GRECE ( ET DE L’EUROPE ) N’EST PAS ÉCRIT !
27 août 2015 at 10:41 1 commentaire
Le 13 Juillet noir de la Grèce a vu l’ambition transformatrice du gouvernement Tsipras se fracasser sur le « Bloc des durs » -qui concentre aujourd’hui l’essentiel du pouvoir européen- et leur bras armé : la Banque centrale européenne. Ce terrible revers -même si les objectifs finaux d’un Schaüble n’ont pas été atteints- suscite naturellement une immense déception dans la gauche européenne. L’expérience de Syriza était la première brèche ouverte par un gouvernement dans la forteresse austéritaire européenne. Le courage des dirigeants grecs dans l’interminable bras de fer avec « les institutions » a forcé notre admiration. Leur loyauté exemplaire à l’égard des citoyens a nourri notre confiance. L’impressionnante dignité du peuple grec a dopé nos espoirs. La désillusion est aujourd’hui à la mesure de cette espérance.
Dans ce contexte douloureux, les opinions les plus diverses sinon contradictoires s’expriment sur les causes de cette issue malheureuse. Certaines d’entre elles se concentrent sur les dirigeants grecs, et notamment le premier d’entre eux, accusé d’avoir capitulé , quitte à sacrifier son peuple. Comment expliquer alors qu’il continue de bénéficier d’une large confiance de la part de ses concitoyens ? Ne serait-ce pas précisément en raison du respect qu’il leur témoigne en toute circonstance ? D’abord, en leur donnant à voir l’ensemble des éléments de la situation, sans chercher à en émousser les contradictions ni à taire ses propres erreurs . Ensuite, en les appelant à trancher les différends de fond qui ont surgi au sein de la majorité qu’ils ont élue. Enfin, en restant fidèle au projet qu’il incarne depuis la victoire de Syriza : il s’est, en effet, engagé -comme aucun de ses prédécesseurs ne l’avait jamais fait- aussi loin que le lui permettent les rapports de force dans l’Europe d’aujourd’hui.
Justement : comment les faire bouger, ces rapports de force en Europe ? Voilà un enjeu crucial pour qui nourrit l’ambition de réorienter ( pour de bon ) la construction européenne en vue de sa refondation . A cet égard, certains courants de la gauche européenne devraient coûte que coûte dépasser la vision -illusoire et coûteuse- du « il n’y a qu’à » , sous peine de négliger des exigences incontournables pour élargir pas à pas les marges d’action favorables qui nous font cruellement défaut aujourd’hui . Ainsi, la question qui mérite avant tout d’être débattue , à gauche, me semble être : sommes-nous au niveau requis en matière de bataille politique -permanente et de haut niveau- dans chaque société sur les enjeux européens ( sans simplification outrancière ) ? Et surtout : notre stratégie de rassemblement, de recherche d’alliés, de construction de convergences -y compris sur le plan européen- est-elle suffisamment audacieuse ? Pour faire bouger le molosse, il faut faire le poids : en nombre , en diversité de sensibilités et en intelligence politique des citoyens. Et c’est possible ! La crise de légitimité de l’actuelle « Union » est de plus en plus profonde. L’attitude de ses actuels « patrons » vis-à-vis de la Grèce a scandalisé de larges secteurs de nos sociétés , bien au-delà des forces de progrès traditionnellement engagées dans le combat pour changer l’Europe! Les gens en recherche d’Europe solidaire sont légion . Voilà pourquoi l’avenir de la Grèce, et de l’Europe, n’est pas écrit. C’est le moment , à gauche, de reprendre l’initiative.
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1.
PAPADOMICHELAKI ALIKI - GRECQUE | 1 septembre 2015 à 3:14
Au plan politique international, le gouvernement SYRIZA (dans son ensemble) a joue un role important dans la prise de conscience de certains milieux europeens, de la necessite de repenser l’Europe.
Au niveau national, et vu le rapport de forces, qui etait beaucoup plus avance qu’ailleur, vu aussi la gravite de la crise, DES DECIONS ADEQUATES DEVAIENT ETRE PRISES. A SAVOIR L’ELABORATION D’UNE ALTERNATIVE ECONOMIQUE ET POLITIQUE AU CAS D’INTRACHIGANCE DES INSTANCES EUROPEENES. NOTAMMENT LA DISCUSSION AU SEIN DU PARTI PAR LE CONGRES PERMANENT (QUI POUVAIT SE CONVOQUER DANS L’ESPACE DE 3 JOURS) AVANT LA RATIFICATION DES ACCORDS, ALORS QUE GRAND NOMBRE DE CADRES ET CAMARADES AVAIT DES DOUTES OU DES OPOSITIONS EXPRIMEES PUBLIQUEMENT. CECI N’ A PAS ETE FAIT, EN TOURNANT LE DOS SURTOUT A LA SOCIETE GRECQUE UNE SEMAINE APRES LE REFERENDUM, MAIS AUSSI ENVERS LE PARTI DONT UNE GRANDE PARTIE (LA MAJORITE DU C.C) N’ETAIT PAS D’ACCORD AVEC LES DECISIONS DU GOUVERNEMENT.
Donc a mon avis double insuffisance democratique, et preuve dans les faits de methodes bonapartistes, etrangeres aux meilleurs valeurs de la gauche combative, participative et sociale. SANS DEMOCRATIE DANS LA SOCIETE ET DANS NOTRE MAISON (PARTI) LA REFONDATION NECESSAIRE DE L’EUROPE RESTERA LETTRE MORTE, POUR UNE LONGUE PERIODE.
Salutation cordiales de camaraderie, et merci pour la publication de mon comentaire.
ALIKI PAPADOMICHELAKI (Cadre historique, de la jeunesse de la Gauche Radicale et communiste grecque depuis les annees 1960), membre fondateur de SYRIZA et de sa direction nationale durant des longues annees.
cher cde je voudrais avoir ton email, pour t’adresser une invitation de l’ Association Grece-France Resistance, dans le cadre des festivites de la fete de l’Huma.
Avec mes salutation de camaraderie