WOLFGANG SCHÄUBLE, « LE FOSSOYEUR DE L’EUROPE » !
5 janvier 2017 at 7:04 1 commentaire
Le dernier coup de Jarnac de l’indigne M. Schäuble contre la Grèce dépasse l’entendement ! Elle fait suite à bon nombre d’autres manifestations de la vision repoussante de « l’Europe » qu’incarne mieux que quiconque le ministre des finances du gouvernement Merkel.
Rappelons les faits en question . Le gouvernement Tsipras, ayant enregistré un excédent budgétaire (hors service de la dette) supérieur à ce qui était exigé par les créanciers, a décidé de piocher dans ce surplus pour alléger un peu le calvaire de deux catégories de la population particulièrement sinistrées : les retraités les plus modestes et les habitants des îles où se concentrent des milliers de réfugiés. Aussitôt, à la demande expresse du grand argentier de Berlin, Athènes a été puni pour cette « action unilatérale intolérable » : l’allègement -lilliputien- du coût de la dette grecque, décidé au début de ce mois par les créanciers après d’interminables tergiversations, a été suspendu jusqu’à nouvel ordre ! Par cette sanction symbolique, Schäuble entend signifier spectaculairement au peuple grec que son sort dépend jusque dans le moindre détail du bon vouloir de ses créanciers.
Le ministre allemand est, certes, loin d’être le seul responsable européen à nourrir une obsession maladive de la « discipline budgétaire », et à se montrer imperméable à toute forme de solidarité ! Mais il y ajoute, à un degré inédit, un esprit de domination et une volonté de briser, voire d’humilier tous les récalcitrants -surtout s’ils sont en situation de faiblesse .
On en avait eu une illustration fin 2012 puis à nouveau en janvier 2013, lorsque la République de Chypre (membre de la zone euro) avait demandé avec insistance une aide financière d’urgence, son système bancaire ayant été gravement déstabilisé du fait de son exposition à la Grèce. Schäuble s’y opposa chaque fois : « Il faut vérifier si Chypre constitue un danger pour la zone euro dans son ensemble » osa-t-il répondre à ce petit pays aux abois ! Ce n’est que, des mois plus tard, lorsque le risque de contagion à d’autres pays de la zone fut avéré, qu’il consentit une « aide »…moyennant des « contreparties » à la limite du supportable pour la population.
Même quand elles émanent de son propre camp, les critiques lui paraissent intolérables. Exemple : la Commission européenne tente-t-elle de se racheter auprès des opinions publiques en suggérant, le 5 décembre dernier, pour la première fois, de songer à sortir de la politique d’austérité à tout crin ? Elle est immédiatement remise en place par le bras financier d’Angela Merkel : « le rôle de la Commission est d’évaluer si les budgets de chacun des pays correspondent aux règles européennes ! » lance-t-il à l’adresse de Jean-Claude Juncker, pourtant peu suspect de transgression. De même, lorsque le Fonds Monétaire International (FMI) énonce, comme la plupart des économistes, cette évidence : « la dette grecque est à un niveau tout à fait insupportable et aucune réforme structurelle ne pourra la rendre supportable sans mesure d’allègement », Schäuble envisage de se passer du concours financier du FMI plutôt que de céder à ses pressions et renouvelle vis-à-vis de Tsipras son chantage au « Grexit » : « la Grèce doit faire des réformes ou quitter la zone euro ! » Ce à quoi de plus en plus de voix, y compris dans des milieux très favorables à l’amitié franco-allemande, rétorquent : « Ce n’est pas d’un « Grexit » que l’Europe a besoin, mais d’un « Schäubxit ». Wolfgang Schäuble est le fossoyeur de l’Europe ». (1)
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(1) « Eurojournalist », quotidien franco-allemand du Rhin supérieur (16/6/2015)
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1.
Gabriel Legros-Collard | 5 janvier 2017 à 10:46
Bonjour,
Félicitations pour la clarté et l’objectivité de vos articles.
Sommes-nous autorisés à les mettre sur tweeter, merci.