NON , LA CAMPAGNE DE 2005 N’AVAIT RIEN D’EUROPHOBE !

4 mai 2017 at 10:57 1 commentaire

Que la candidate de l’extrême-droite prétende prolonger la campagne de 2005 contre le projet de traité constitutionnel n’est pas pour nous surprendre. On la sait prête à tout pour tenter d’égarer des électeurs de gauche, légitimement remontés contre ce prototype du « ouiiste » qu’est Emmanuel Macron.  Il est, en revanche, regrettable, que des commentateurs « républicains » valident ce type de supercherie.  Or, une lancinante petite musique répand, jour après jour, cette fable pernicieuse : dans le face à face du second tour des présidentielles, il y aurait, « comme en 2005 », d’un côté le « camp du non », représenté par Le Pen ; de l’autre, celui du oui , incarné par Macron. Le quotidien « Libération » nous en offrait une éloquente illustration au lendemain du « coup » médiatique de la candidate du FN devant l’usine Whirlpool d’Amiens , avant la venue sur les lieux de son concurrent d’ « En marche ». Sous le titre évocateur « Un arrière-goût du traité européen de 2005, on a pu y lire : « C’est comme si, douze ans après le « non » au référendum sur le traité européen, la France des « ouistes » et celle des « nonistes » s’étaient donné rendez-vous sur ce parking ». Vraiment ? L’ambition -prêtée (à juste titre) par le reporter à Marine Le Pen- d’ « agréger les souverainistes en tout genre » ou « les antimondialistes convaincus » peut-elle sérieusement être assimilée aux motivations des principaux artisans de la victoire du « non » en 2005 -qui était très majoritairement celle du « non » de gauche ?

Rappelons à ceux qui ont la mémoire courte que le non de gauche défendait la souveraineté populaire (le droit de chaque peuple de choisir son destin) : ce qui n’a rien à voir avec le « souverainisme » au sens du FN, autrement dit, le repli, le rejet des autres, le nationalisme !  C’est pourquoi, dans chacun de nos meetings, nous invitions des amis d’autres pays européens . Nous faisions vivre l’esprit d’une « Europe des peuples » : une « Union » véritable, qui soit fondée  sur leurs aspirations convergentes tout en respectant leurs différences. Nous exprimions , comme nous le faisons toujours, la colère des travailleurs contre « l’Europe libérale » et la concurrence à-tout-va, et non contre les travailleurs « étrangers », victimes des mêmes adversaires de classe. Le thème pervers du « plombier polonais » fut introduit par le très minoritaire Devilliers, l’ami des lepénistes, puis médiatisé par les partisans du oui pour tenter de dénaturer le mouvement. Loin d’entretenir la désespérance, nous nous attachions (comme aujourd’hui) à ouvrir des perspectives positives, constructives, rassembleuses ! Nous ne spéculions pas sur les effets dévastateurs de la mondialisation capitaliste pour prêcher le rejet de l’ouverture au monde. Notre campagne était « altermondialiste », fondée sur le rapprochement des forces de progrès des cinq continents et une vision solidaire de l’interdépendance de notre temps. En un mot, notre campagne n’avait rien d’ europhobe ! Elle s’inscrivait dans la lutte pour un progrès de la civilisation humaine.

Cette lutte n’a rien perdu de son actualité, bien au contraire ! Voilà pourquoi, s’il est évident que nous aurons à combattre d’arrache-pied la conception néolibérale et, par bien des aspects, antidémocratique, de l’Europe d’Emmanuel Macron après son élection, la priorité absolue et radicale est, aujourd’hui, de faire échec au spectre monstrueux que représente pour quiconque se reconnaît toujours dans l’esprit de notre campagne de 2005 le moindre risque d’une victoire lepéniste dimanche prochain.

Entry filed under: Actualité, Allemagne, Angela Merkel, Ayrault, BCE, Berlin, Bruxelles, Chroniques de l' "Humanité-Dimanche, Grèce, Le pen, Macron, USA.

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Un commentaire Add your own

  • 1. Robert Loiseau  |  4 mai 2017 à 1:28

    Il me semblait bien avoir tout compris comme ça Si nous en arrivons à vouloir quitter l’Europe ce n’est pas seulement à cause du f n , qui n’explique rien , mais à cause des politiques de toutes les forces du ps à la droite qui ont été menées depuis une vingtaine d’année ; politiques qui vont finir par nous faire détester les autres Ce n’est pas en soutenant Macron ou le pen que les choses avanceront plus facilement par la suite La position de la F I a bien sûr comme d’habitude était déformée , mais il me semblait pourtant qu’elle était exposée de façon simple

    Réponse

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