QUAND L’UE RANIME LE DÉBAT SUR LA CAUSE PALESTINIENNE !
29 novembre 2019 at 6:47 Laisser un commentaire

Le 12 novembre dernier, la justice européenne décide que « les denrées alimentaires originaires des territoires occupés par l’Etat d’Israel doivent porter la mention de leur territoire d’origine, accompagnée , lorsque ces denrées proviennent d’une colonie israélienne à l’intérieur de ce territoire, de la mention de cette provenance ». Il est évidemment nécessaire, à nos yeux, d’aller plus loin en interdisant les importations de produits provenant de ces entités illégales, mais il s’agit incontestablement d’un pas en avant notable.
L’ironie de l’histoire est que c’est une société israélienne de vins opérant dans une colonie proche de Ramallah qui est -bien involontairement- à l’origine de ce rebondissement salutaire ! Elle avait introduit un recours auprès du Conseil d’Etat français, jugeant Paris coupable d’avoir -mollement, au demeurant- suivi une recommandation, elle-même fort timide, de la Commission européenne, de pratiquer l’étiquetage des produits des colonies. La juridiction française s’était alors tournée vers la Cour européenne. Avec le résultat que l’on sait. « Inacceptable, à la fois moralement (sic) et en principe ! » protesta le gouvernement Nétanyahou C’est « un parti pris anti-israélien ! » s’insurgea Washington, se disant « profondément préoccupé ». La direction palestinienne, quant à elle, a salué la décision européenne et revendiqué légitimement « l’interdiction de ces produits sur les marchés internationaux ». Mais l’événement est venu d’Israël…
Dans un appel commun , des personnalités israéliennes de grand renom, se sont, elles aussi, félicitées de cette « étape importante » et ont, elles aussi, demandé à l’Union européenne d’aller au bout de sa démarche en interdisant l’importation des produits issus des colonies. Leur argumentation est sans appel : « Leur expansion (des colonies) élimine la possibilité d’une solution à deux États (…) L’occupation est moralement corrosive, stratégiquement à courte vue et extrêmement préjudiciable à la paix (…) La communauté internationale a pris des mesures insuffisantes pour faire face à cette réalité (…) L’Europe continue de promouvoir économiquement l’occupation en permettant le commerce avec les colonies israéliennes qui sont illégales au regard du droit international (…) Continuer à vendre des produits qui sapent la démocratie en Israël et porte atteinte aux droits fondamentaux des Palestiniens est inacceptable (…) Nous demandons à l’Union européenne d’interdire l’importation de produits issus des colonies afin de soutenir un avenir juste et sûr pour les Israéliens et les Palestiniens » ! (1) Parmi les signataires de ce texte remarquable, on notera la présence de quatre anciens ambassadeurs; d’un ex-Procureur général; d’un ex-Président de la Knesset; d’un actuel vice-Président de l’Académie des Sciences… Cinq signataires de ce texte sont titulaires du « Prix Israël », la distinction la plus prestigieuse décernée chaque année par l’Etat d’Israël ! Puissent les dirigeants européens entendre ces voix de la paix ! Puisse cette vague de réactions à la décision de la Justice européenne relancer le nécessaire débat sur la cause palestinienne !
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(1) Mediapart 14/11/2019
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