Europe. « Soyons lucides : le compte n’y est pas »
25 juin 2010 at 2:53 Laisser un commentaire
Dimanche dernier,dans son discours de clôture du 35e congrès du PCF, Pierre Laurent,à peine élu secrétaire national de ce parti,a évoqué à plusieurs reprises la dimension européenne des combats à venir.Mieux: ses deux premiers déplacements concernent le Forum social européen (FSE,le 2 juillet prochain à Istambul) et le Parti de la Gauche européenne (PGE, le 12 juillet à Bruxelles).Voilà qui augure bien de l’engagement européen du Parti communiste dans la période cruciale qui nous attend.
Mesurons bien,en effet,dans quelle période historique nous sommes entrés.Face au tourbillon de la crise du capitalisme,les dirigeants européens -les Sarkozy,Merkel,Barroso (Commission européenne),Trichet (Banque centrale européenne)…-tout à leur refus de s’attaquer aux racines du mal,ont choisi une irresponsable fuite en avant.Le tournant de l’hyper-austérité que vient de prendre l’Union européenne;sa capitulation devant la boulimie des marchés financiers;son arrogance vis-à-vis des Etats membres en difficulté;sa prétention à piétiner partout,non seulement les acquis sociaux les plus emblématiques -comme la retraite – mais la souveraineté populaire elle-même,par exemple en s’arrogeant un droit de contrôle des budgets nationaux préalablement à leur examen par les parlements concernés, ne nous donnent qu’une petite idée de ce que nous réserve un système qui s’embale.Il ne s’agit pas d’un mauvais moment à passer.Un nouvel engrenage est enclenché,dont nul ne peut dire jusqu’à quelles extrémités il peut nous entrainer.
Voilà pourquoi ce n’est pas une « régulation » du système à la marge qui nous protègera du pire.C’est d’un processus de ruptures progressives avec la logique et les règles en vigueur que nous avons besoin.Ce que Pierre Laurent,citant Jean Jaurès,a appelé « une évolution révolutionnaire ».Dans le sens d’un dépassement du capitalisme.Or,nous ne relèverons pas un tel défi dans les limites de l’Hexagone.Une coopération étroite avec toutes les forces de la gauche européenne qui y sont prêtes ne peut plus être une sorte de supplément d’âme:elle est désormais une composante essentielle de toute action crédible visant à transformer la société.Pierre Laurent a traduit cette exigence par un appel à « des efforts de convergence redoublés ».
Le Forum social européen va offrir une occasion d’avancer dans cette voie.C’est le 6e rendez-vous de ce type que se fixent des miliers d’acteurs sociaux du continent.Mais celui de cette année aura la particularité de se situer en pleine offensive des « marchés »-et des gouvernements à leur service – contre les peuples.Le besoin de réponses de fond,impliquant des choix politiques,s’y exprimera nécessairement.Des pas qualitatifs peuvent donc être franchis lors des nombreuses rencontres d’Istambul,dans le sens des convergences souhaitées.
Quant au Parti de la Gauche européenne (PGE) -dont le PCF est un membre fondateur-il prépare , dans ce contexte brûlant,son 3e congrès,qui se tiendra pour la première fois à Paris,les 3 et 4 décembre prochains.Le moment est donc,là aussi,particulièrement propice aux confrontations d’expériences et d’idées ainsi qu’aux actions communes pour la résistance et l’alternative en Europe.D’ores et déjà,nous apprenons des luttes et des débats politiques en Grèce,au Portugal,en Espagne…Inversément,c’est avec beaucoup d’attention qu’un représentant du PGE a suivi les travaux du congrès du PCF.Mais, soyons lucides: le compte n’y est pas !Face à la coordination étroite,permanente et organisée entre les principaux dirigeants européens,la gauche fait pâle figure.Franchir une étape décisive dans le travail commun pour faire vivre,en liaison avec les luttes,des alternatives crédibles:tel est le défi à relever.Maintenant.
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