MERCI ZAHIA ZIOUANI !
24 février 2011 at 10:42 Laisser un commentaire
Les soulèvements populaires en Tunisie puis en Egypte ont suscité en nous toutes et tous émerveillement,respect et espoir.Qui,après cette (re)découverte,n’a pas envie de faire quelque chose pour le rapprochement des peuples des deux rives de la Méditerranée, dans toute leur diversité? Là où l’Union européenne a lamentablement gâché cette chance en menant dans l’impasse du libre-échange et de la chasse aux migrants aussi bien son projet « Euromed » lancé en grande pompe en 1995 que l' »Union pour la Méditerranée » portée sur les fonds baptismaux par Nicolas Sarkosy en 2008,de simples citoyens ou citoyennes,sans moyens mais riches de leur générosité et de leur passion, réussissent des prodiges sous nos yeux.
J’ai la chance de connaitre l’une de ces batisseuses de passerelles et je brûle de la présenter à qui ignore l’étonnante saga qu’elle est en train de faire naitre. »Elle »? C’est Zahia Ziouani,jeune et talentueuse Chef d’orchestre à qui une réalisatrice,Valérie Brégaint,a eu l’idée lumineuse de consacrer un film, à voir absolument. ARTE a eu l’heureuse initiative de le diffuser lundi dernier,malheureusement à une heure où beaucoup de téléspectateurs ont tendance à tourner le bouton.(1)Espérons que d’autres occasions seront créées pour offrir à un plus large public l’occasion de s’imprêgner de ce message d’humanité.
Qui est Zahia? Fille de parents algériens vivant en France, musicienne depuis l’âge de huit ans,elle dirige le Conservatoire de Stains, en Seine-Saint-Denis-une ville et un département où elle s’épanouit, comme le révèlent les images saisissantes d’une Fête de la Musique particulièrement conviviale sur la place de la Mairie. C’est dans cette ville qu’elle fait découvrir la beauté de la musique symphonique à d’adorables petits apprentis-instrumentistes de toutes origines,subjugués tant par le charme de leur cuivre ou de leur violon que par la gentillesse et le tempérament de leur « Chef ». Et c’est également là qu’avec une souriante autorité naturelle elle dirige la centaine de musiciens confirmés -dont son inséparable soeur jumelle Fettouma- de son propre orchestre symphonique (« Divertimento »). Mais le film nous transporte aussi au coeur d’Alger où Zahia,qui n’oublie pas sa double culture,tient au bout de sa baguette…l’Orchestre Symphonique National ,avant de se faire aduler par les gens de la rue, trop heureux de reconnaitre « leur » Chef d’Orchestre.Emouvant moment de bonheur,aussi,quand trois générations de cette famille si attachante se retrouvent dans la fascinante capitale algérienne, savourant le plaisir simple d’être ensemble.
Magnifique parcours que celui de Zahia! Comme l’a fait remarquer le Directeur de la Cité de la Musique, à Paris, il s’agit d’une profession « où l’on est considéré jeune jusqu’à 60 ans » et « en pleine maturité » au-delà, mais où des Chefs déjà reconnus sont rares à l’âge de Zahia…et les femmes quasi-inexistantes.C’est dire la perspective qui attend la brillante et modeste « Chef d’Orchestre entre Paris et Alger ». Merci Zahia: que votre exemple serve de leçon à qui veut unir vraiment les peuples et les cultures des deux rives de « Notre Mer ».
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(1) »Zahia Ziouani:une Chef d’Orchestre entre Paris et Alger ».
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