UNE EUROPE AMERICAINE ?
11 juillet 2013 at 7:19 Laisser un commentaire
Les révélations effarantes de l’ex-collaborateur de l’Agence américaine de sécurité nationale (NSA), Edward Snowden, au sujet du programme de surveillance d’internet,PRISM, des activités de surveillance de tous les moyens de communication à travers l’Europe et de la mise sur écoute de dirigeants et de diplomates de nombre de nations « amies » nous donnent l’occasion de nous rappeler la copieuse série de scandales de ce type -mais chaque fois plus graves- qui émaillent l’histoire récente des relations USA-Union européenne.
En 1999 (donc avant l’attentat du 11 septembre 2001, toujours invoqué pour justifier la paranoïa américaine en matière de « renseignement »), on découvre l’existence du réseau de surveillance planétaire Echelon sous l’égide , déjà, de la NSA. Plus exactement, on apprend alors que ce système, mis en place aux temps de la guerre froide pour espionner « l’ennemi commun de l’Occident », a été, par la suite, réaffecté à la surveillance …des Alliés! Le Parlement européen (PE) se saisit de l’affaire, enquête, consulte, mais les (timides) conclusions de son rapport publié en…mai 2001 disparaissent, quatre mois après, dans les ruines du World Trade Center.
En 2004, l’UE négocie avec Washington un accord au terme duquel les données personnelles des passagers (appelées PNR) à destination des Etats-Unis ou prévoyant de survoler leur territoire seront transmises aux autorités américaines. Le problème est qu’ outre -Atlantique, la législation est notoirement moins protectrice que dans l’UE pour les données personnelles. Qu’à cela ne tienne: la Commission assure que le niveau de protection obtenu des Américains est « adéquat ». Aussitôt saisie par le PE, la Cour européenne de Justice annulera cet accord -fait rare- en 2006 ! Un accord , un peu plus protecteur, sera conclu en 2007 pour sept ans.
En 2006, nouveau scandale: on apprend, stupéfaits, que les Etats-Unis disposent depuis cinq ans des données bancaires des citoyens européens, dans le cadre de leurs enquêtes internationales sur le financement du terrorisme. Là encore, le PE adopte , en 2007, une directive acceptant cette pratique mais visant à l’ « encadrer ». Il tente d’améliorer le texte en 2010, mais, de l’aveu même du Contrôleur européen des données, Peter Hustinx, « Cet accord permet de transmettre (au Trésor américain) beaucoup plus d’informations que nécessaire »!
Le double point commun à toutes ces affaires est l’affirmation sans scrupule de la suprématie américaine et la confirmation sans vergogne de la soumission européenne. » Susan Rice, la conseillère à la sécurité du Président Obama, vient tout juste de rappeler au monde que son pays est « le plus puissant, le plus influent, le plus important, la plus grande économie, la plus grande puissance militaire » sans oublier ses « valeurs », of course ! Alors,pourquoi se gêner? D’autant que, en Europe, ne manquent ni les « chevaux de Troy » qui s’assument -Grande-Bretagne (ouvertement co-organisatrice du système d’espionnage!); Autriche; pays d’Europe de l’Est…- ni les « indignés » d’un jour qui finissent toujours par s’aligner (suivez mon regard…) Même l’Allemagne ne s’est pas offusquée plus que cela d’être classée par la NSA « partenaire de troisième zone » ni d’apprendre que sa Chancelière était sur écoute ! Il est vrai que la Stratégie européenne de sécurité stipule depuis 2003 que : « En agissant ensemble, les Etats-Unis et l’Union européenne peuvent représenter une formidable force au service du bien dans le monde. « Ben voyons!
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