MACRON GALVAUDE UNE PROPOSITION DU PCF SUR L’EUROPE
26 avril 2018 at 10:36 Laisser un commentaire
« Jupiter » a inauguré, la semaine dernière à Epinal dans les Vosges, les fameuses « consultations citoyennes sur l’Europe » qu’il a prévu d’organiser dans toute la France jusqu’au mois d’octobre prochain. Objectif affiché : intégrer les attentes et les propositions des citoyens à son projet de « refondation » de l’Union européenne ! Mieux : le Président de la République dit avoir convaincu la plupart de ses homologues européens de faire de même. Aussi, une restitution globale des contributions recueillies est-elle prévue au Conseil européen des Chefs d’Etat et de gouvernement des « 27 » en décembre prochain. Emmanuel Macron nous l’assure : « les priorités, les préoccupations, les idées » ainsi identifiées « nourriront notre feuille de route pour l’Europe de demain » ! (1)
L’hôte de l’Elysée aurait-il fait sienne une proposition portée par le Parti communiste depuis 2012 , selon laquelle « La France prendra l’initiative d’Etats généraux de la refondation européenne » ? Pas vraiment ! Pour les communistes, il s’agissait, à l’instar de l’expérience de démocratie citoyenne de 2005 sur le projet de traité constitutionnel européen, de permettre à la profonde volonté de changement vis-à-vis des politiques et du fonctionnement de l’UE de s’exprimer en toute clarté. Et ce à l’échelle européenne, en donnant la parole à des forces politiques, à des organisations syndicales, à des mouvements associatifs, à des réseaux citoyens du plus grand nombre possible de pays européens. Gageons que les aspirations au développement social, à la défense de l’environnement, à une réorientation de l’argent vers « l’humain d’abord », à une extension des possibilités d’échanges internationaux à l’ensemble des jeunes, à une implication effective des citoyens et des parlements nationaux dans les grandes décisions européennes, à de grandes initiatives diplomatiques européennes en faveur d’un monde de paix etc…auraient littéralement inondé ces débats ! Le but était d’éviter tout dévoiement du débat européen tant par les nationalistes que par les néolibéraux.
Au lieu de cela, le questionnaire-Macron suggère d’emblée comme priorités « la lutte contre le terrorisme » ou « la défense européenne ». Et, de toutes façons, aux yeux d’Emmanuel Macron -les cheminots en savent quelque chose !- les « consultations » visent ni plus ni moins qu’à faire entériner « démocratiquement » les choix faits à l’avance en haut lieu. Cela vaut d’autant plus sur le plan européen : même un électeur moyen de la « République en marche » devrait pouvoir comprendre que le fait de compter sur les gouvernements en place dans l’UE pour évaluer les attentes des Européens lors de leur sommet de fin 2018 laisse peu de suspens sur le contenu de la « refondation européenne » en question…Retenons néanmoins une leçon positive de l’opération électorale que représentent ces « débats-Macron » : la reconnaissance qu’ « On ne construit pas l’Europe à l’écart des peuples »(2). Alors, on fait mine de les associer. C’est une sorte d’hommage du vice à la vertu ! Et un vrai défi aux forces de progrès .
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(1) Discours de la Sorbonne (26/9/2017)
(2) Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes
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