UN « SEMESTRE ALLEMAND » À SUIVRE DE PRÈS !
25 juin 2020 at 3:37 Laisser un commentaire

Pour la première fois depuis 2007 -autant dire une autre époque- l’Allemagne va prendre, le 1er Juillet prochain, la présidence de l’Union européenne pour une durée de six mois. Depuis 2009, le Conseil européen dispose d’un Président ou d’une Présidente permanent.e (Actuellement, l’ancien Premier Ministre belge, Charles Michel), ce qui relativise le rôle des présidences tournantes de chaque État membre : qui sait, par exemple, que l’UE est présidée depuis le 1er Janvier dernier par la Croatie ? Il en va tout différemment quand c’est un pays comme l’Allemagne qui prend les rênes des « 27 » . C’est que, dans l’UE, tous les Etats membres sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres…La première puissance européenne va même étendre son influence sur les deux semestres suivants, dont la présidence sera assurée par la Slovénie puis le Portugal : ce « trio » dominé par l’Allemagne coopérera, en fait, étroitement jusqu’à la fin 2021. C’est une première raison de suivre avec une particulière attention les débats qui auront lieu et les décisions qui seront prises durant cette période. Mais c’est surtout l’accumulation d’enjeux, plus lourds les uns que les autres, durant les mois qui viennent, qui appelle, plus que jamais, de notre part une vigilance de tous les instants.
Récapitulons quelques points prévisibles de l’agenda européen d’ici la fin de l’année : les implications financières, économiques, sociales et politiques du « Fonds de relance » de 750 milliards d’euros qui dépendront des décisions des Etats membres et du Parlement de Strasbourg ; la finalisation des négociations sur le « Brexit » -dont dépendra notamment l’implantation (ou non) , à nos portes, d’un champion du « dumping » social, fiscal ou/et environnemental-; l’adoption du budget européen pluriannuel 2021-2027, susceptible de se traduire (ou non) par une diminution sensible des aides aux agriculteurs et aux pays et régions défavorisés ; le respect (ou non) des engagements pris en matière de lutte contre le dérèglement climatique, que la pandémie a relégué au second plan depuis mars dernier ; le contenu concret de la « priorité au numérique » annoncée, en termes d’emplois, de qualifications, de services publics, de taxation des multinationales, de réduction de la dépendance aux géants américains du Web…; l’évolution du projet de « défense (dite) européenne », qui se traduit jusqu’ici -outre l’allégeance à l’OTAN- par une gabegie indécente d’achats d’armements (dont pour plus de 100 milliards d’euros à l’industrie aéronautique…d’outre-Atlantique) ; ou, plus généralement, les choix stratégiques qu’appellent de la part de l’UE les aventures irresponsables du clown triste de la Maison-Blanche , qu’il s’agisse de la ruineuse guerre économique lancée tous azimuts ou des tensions internationales meurtrières, alimentées en particulier au Moyen-Orient.
Quelle attitude adoptera la France sur chacun de ces points, et bien d’autres ? Le débat politique national doit impérativement se saisir de cette question.
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