EUROPE-PALESTINE : UNE EMBELLIE ?
22 juillet 2010 at 9:44 Laisser un commentaire
Le très dynamique et très politique premier ministre de Palestine, Salam Fayyad, vient d’effectuer à Bruxelles, le 13 juillet dernier, une visite officielle réussie. L’accueil reçu, après plusieurs autres initiatives européennes récentes, peut laisser espérer une embellie dans l’engagement – longtemps décevant – des 27 en faveur d’une solution juste du problème palestinien.
La visite du chef du gouvernement palestinien avait un triple objet. D’abord obtenir un soutien européen plus appuyé à son plan : « Mettre fin à l’occupation ; construire l’État palestinien », lancé il y a un an. Il s’agit, selon Salam Fayyad, de « créer (en deux ans) l’infrastructure appropriée à l’État palestinien et (de) nous préparer à l’acquisition de ce statut. » Y compris en posant les jalons d’un État de droit, en assumant ses responsabilités sur le plan sécuritaire et surtout en favorisant l’appropriation de ce processus préétatique par la population. Il apparaît ainsi que la seule condition à remplir pour la création de l’État est le déblocage du processus politique visant l’arrêt de l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Sur le terrain, là où ce plan a pu être mis en œuvre, les premiers résultats sont très encourageants. Le soutien international est, à ce stade, déterminant.
Le deuxième objectif de la visite de Salam Fayyad était de presser ses interlocuteurs d’agir pour la levée du blocus de Gaza. Enfin, l’autorité palestinienne a un besoin impérieux d’obtenir de chaque acteur du « Quartet » (États-Unis, Union européenne, Russie, ONU) qu’il use de son influence sur Israël en faveur de négociations dignes de ce nom.
Les réactions européennes se sont avérées plus positives qu’à l’accoutumée ! Y compris de la part du président de la Commission européenne. Ainsi M. Barroso a-t-il rendu un hommage public et appuyé au travail du premier ministre palestinien qui est, à ses yeux, « d’une incroyable importance », et débloqué une aide substantielle « en soutien direct à la construction de l’État ». Puis, au sujet de Gaza, il a souligné que l’Europe n’attendait pas d’Israël qu’il « laisse simplement passer l’aide ». Ce qu’il faut, a-t-il rappelé, c’est le développement du territoire et donc « l’ouverture de passages frontaliers l’infrastructure, les hôpitaux et les écoles puissent être reconstruites, que les matières premières puissent entrer et les exportations sortir. « Enfin, évoquant la colonisation à Jérusalem-Est et les récentes démolitions de maisons palestiniennes, le chef de l’exécutif bruxellois a qualifié ces politiques israéliennes de « contre-productives », « illégales », et d’« obstacle à la paix ».
Ce ton nouveau du président de la Commission s’inscrit dans un ensemble de faits encourageants de la dernière période, de la part de toutes les institutions européennes, et même du Conseil (qui représente les 27 gouvernements). En son nom, la nouvelle haute représentante pour la politique étrangère et la sécurité, Mme Catherine Ashton, ne vient-elle pas de se rendre pour la seconde fois en Palestine, y compris à Gaza, appelant à « un changement urgent et fondamental » de la politique d’Israël vis-à-vis de ce territoire ? » Tout comme le premier ministre (palestinien) Fayyad, a-t-elle précisé à ce propos, « je pense que le mouvement des personnes et des biens entre Gaza et la Cisjordanie doit devenir un des objectifs clés. » L’exaspération de millions d’Européens devant l’impunité accordée jusqu’ici aux dirigeants israéliens commencerait-elle à produire son effet ? On veut l’espérer. Tout en amplifiant les actions pour une issue juste et durable au drame palestinien
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