10 HEURES POUR LA SOLIDARITE ET LA PAIX
9 juin 2016 at 6:26 Laisser un commentaire
« Merci ! Faites une réunion comme celle-là chaque mois ! » lança un invité africain à la fin de la « Conférence mondiale pour la paix et le progrès » organisé par le Parti communiste français le 1er juin dernier sous la coupole d’Oscar Niemeyer. A en juger par la réaction spontanée de tous ceux qui ont entendu ce cri du coeur en quittant la salle , le sentiment était largement partagé. C’est peu dire que nous-mêmes, comme les progressistes des cinq continents en général, nous avons tous un besoin vital de telles bouffées d’oxygène dans le moment difficile que traverse notre combat. En réussissant à faire se rencontrer aujourd’hui des acteurs au profil aussi divers et pourtant aux objectifs aussi convergents, ces 10 heures dédiées à la solidarité et à la paix constituent à mes yeux un acte politique exemplaire . Pour en mesurer l’intérêt, voici quelques brèves pépites de la mine d’expériences, de sensibilités et d’espoirs que nous ont offertes les 80 invités d’un jour.
« Le processus de paix (1) a transformé la société irlandaise. La réconciliation doit devenir la nouvelle dynamique, en prenant en compte l’héritage de souffrances de notre peuple » a déclaré l’éminent dirigeant du Sinn Fein, Pat Doherthy, précisant au passage sa position face au « Brexit » : « il faut changer l’Europe, pas en sortir ! » Retenu en Turquie, c’est par vidéo que Sélahattin Demirtas, le courageux leader progressiste du HDP, devenu la bête noire du tyran Erdogan, a exhorté les forces de paix à se rassembler : « être aussi unis que les tenants de la guerre est un défi primordial ! » nous a-t-il lancé. Côte à côte, la représentante du Parti du peuple palestinien et le Secrétaire général du Parti communiste israélien ont placé leur « confiance dans la solidarité internationale » (PPP) car, « sans pression internationale, le gouvernement Nétanyahou n’acceptera aucune solution de paix » (PCI). Militant de longue date de la cause des droits de l’homme en Syrie, Haytam Manna a fustigé le choix de la violence, tant de la part du régime de Damas que de celle de la Turquie, des pays du Golfe et de l’Iran. Il regretta que « la France (se soit) exclue d’elle-même » de tout règlement politique du conflit lorsque Laurent Fabius a déclaré que « les gens d’Al Nosra ( Al Qaeda ! ) font du bon boulot » sur le terrain ! Le même rejet de l’illusion des « solutions » militaires aux conflits fut exprimé par Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture du Mali et figure progressiste internationalement reconnue, pour qui « la crise au Mali est la conséquence de l’agression contre la Libye ». Elle attire l’attention sur la contradiction des dirigeants européens qui disent à Verdun : « Plus jamais ça ! », mais font la guerre en Afrique, tout en rejetant les migrants qui meurent par milliers en Méditerranée. »
Des convergences prometteuses se sont également faites entendre parmi les invités français : depuis Françoise Dumont, la Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, prônant « la solidarité contre la pratique des boucs-émissaires » jusqu’à Claire Fehrenbach, la Directrice générale d’OXFAM-France, mettant en cause « le capitalisme sauvage » responsable du « fossé qui se creuse » entre riches et pauvres, en passant par Paul Quilès, ancien ministre de La Défense devenu un militant acharné et convaincant du désarmement nucléaire , ou encore Nicolas Hulot, Président de la Fondation pour l’homme et la nature, appelant à « redonner du sens au progrès ».
Laissons néanmoins le mot de la fin à la porte-parole du Maire d’Hiroshima appelant à renforcer « le réseau des Maires pour la Paix » déjà riche de 7000 villes du monde. Au total, une belle illustration du nécessaire « travail entre courants progressistes de plus en plus divers » auquel appela Pierre Laurent car « le monde solidaire est notre combat à tous ».
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(1) Accord de 1998 entre les Républicains et les « Unionistes » d’Irlande du Nord ainsi que la Grande-Bretagne et la République d’Irlande pour une solution politique du conflit.
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