RETOUR SUR UNE BONNE NOUVELLE !
23 octobre 2020 at 9:51 Laisser un commentaire

Une actualité chassant l’autre, nous sommes passés un peu vite sur un fait particulièrement réjouissant -qui plus est en Europe, où les occasions d’applaudir à un événement politique ne sont pas pléthoriques ! Le 11 octobre dernier, lors des élections municipales à Vienne, capitale de l’Autriche (près de 2 millions d’habitants), le FPÖ, l’un des plus puissants partis d’extrême-droite en Europe, s’est littéralement effondré, passant de 32% en 2015 à un peu plus de 7% aujourd’hui . Quant à l’ex-chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, qui dut quitter son poste de…vice-Chancelier d’Autriche (!) en même temps que son parti, l ‘année dernière, après un retentissant scandale de corruption, il s’est présenté cette fois sous une autre étiquette d’extrême-droite. Celui qui fut naguère le leader le plus haut placé de sa mouvance politique en Europe recueille aujourd’hui 3% et ne siègera même plus au Conseil municipal.
Jusqu’à ce qu’il doive piteusement quitter son prestigieux poste au Sommet de l’Etat , Strache et son parti avaient droit à un chapelet de louanges de sa proche complice, Marine Le Pen: « Bravo à nos amis et alliés du FPÖ et à leur leader Heinz-Christian Strache pour ce résultat aux législatives (…), nouveau signe de l’attachement des peuples européens à leur liberté et à leur identité » écrit-elle en 2017. « Merci à Heinz-Christian Strache et à nos alliés patriotes du FPÖ autrichien pour leur soutien ! » avait-elle tweeté avant les élections européennes de 2019″. C’était l’époque où Le Pen paradait fièrement avec l’hyper-xénophobe autrichien et l’Italien Salvini, aujourd’hui poursuivi pour avoir bloqué des migrants en mer.
Un bémol, cependant, dans ce nouveau paysage politique de la capitale autrichienne : une grande partie des électrices et électeurs qui ont, cette fois, sanctionné le FPÖ, se sont réfugiés dans l’abstention. Le danger demeure donc qu’un FPÖ « relooké » ou un nouvelle formation politique, semblable au FPÖ, mais temporairement « dédiabolisée », réussisse dans l’avenir à entraîner à nouveau tout ou partie de cet électorat.
La balle est dans le camp des forces décidées à ancrer la démocratie -et son corollaire, le social- dans la vie politique du pays. C’est là que le bât blesse ! Rappelons que le gouvernement est dirigé par le jeune et très réactionnaire leader chrétien-démocrate, Sebastian Kurz, en alliance avec l’extrême-droite jusqu’en 1979, puis avec… les Verts depuis le départ forcé des précédents ! La première priorité du Chancelier n’a, du reste, pas varié : la lutte -féroce- contre l’immigration . Dans la capitale, surnommée « la rouge », le maire est traditionnellement socialiste (plus de 46% aux dernières élections). Pour composer sa coalition, il a le choix de sa force d’appoint : les conservateurs, les libéraux ou les Verts…
Face à cette constellation politicienne, un petit mouvement progressiste tente d’émerger : LINKS (la gauche) n’a, certes pas atteint les 5% de moyenne nécessaires pour siéger au Conseil de la métropole viennoise, mais a réalisé ce score parmi les jeunes et vient de faire entrer 23 élus et élues dans des conseils d’arrondissements populaires ! Encore une bonne nouvelle ! La suite reste à écrire .
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