GRECE, IRLANDE… URGENCE – SOLIDARITE !
2 décembre 2010 at 8:46 Laisser un commentaire
L’Union européenne a « pour but de promouvoir le bien être de ses peuples (et) d’établir entre eux une union sans cesse plus étroite »: cette phrase des traités européens illustre bien le fossé qui ne cesse de se creuser entre les images d’Epinal dérisoires censées décrire l’actuel modèle européen et les sombres réalités des politiques effectivement mises en œuvre au nom de l’ « Europe». Le calvaire imposé au peuple irlandais, après celui déjà infligé au peuple grec, est, à cet égard, un scandale qui ne doit pas rester sans réaction! Pour mesurer ce que représente le fardeau du plan dit de « sauvetage » pour cette population d’à peine plus de 4 millions d’habitants, il faut rappeler ce que cela signifierait, en proportion de la population respective de chacun des deux pays, pour la France.15 milliards d’ « économies » en l’espace de quatre ans, c’est l’équivalent de 200 milliards d’euros pour notre pays ! C’est à dire pas loin du budget annuel de l’Etat.25 000 emplois supprimés dans la fonction publique reviendrait à rayer de la carte quelque 330 000 postes publics en France. Etc…Et ce plan d’austérité est le troisième en trois ans. »War on the poor » (guerre aux pauvres) titrait fort justement un quotidien de Dublin.
Mais le plus incroyable, c’est qu’il se soit trouvé des dirigeants européens qui, à l’instar de M. Trichet, le patron de la Banque centrale européenne, avaient prédi que le peuple irlandais accepterait sans coup férir cette provocation sociale doublée d’une humiliation nationale. Les fortes mobilisations des Grecs avaient été mises sur le compte de l’atavisme protestataire des Méditerranéens. Mais les traditions du Tigre celtique se révèleraient tout autres, empreintes de pragmatisme et de capacités à s’adapter et à rebondir…La seule chose dont il y avait lieu de se préoccuper était de « rassurer les marchés». La règle à calcul aidant, cela voulait dire faire passer les déficits publics de 32% (!!) des richesses nationales (du fait du renflouement de banques privées en faillite)aux mythiques 3% en quatre ans. De la folie furieuse qui ne peut émerger que d’esprits pour lesquels les personnes, la vie humaine sont des variables d’ajustement. Seules sont incontournables les « inquiétudes » des « marchés ».
Mais les Irlandais ne l’ont pas entendu ainsi. Il sont descendus dans la rue aussi massivement, en proportion, que les Français. Ils ont sévèrement bousculé leur gouvernement qui avait accepté de se plier aux honteuses injonctions des dirigeants européens et du FMI. Ils ont engagé un courageux bras de fer avec les puissants, dont l’issue n’est pas écrite. Sur place, ils peuvent compter sur les syndicats et sur des forces politiques de gauche au premier rang desquelles figurent avec beaucoup de dignité nos amis du Sinn Fein. Mais cela ne suffira pas. Leur combat est celui de tous les peuples européens. N’a-t-on pas entendu la Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, préconiser, pour gérer la crise européenne, la création d’ « une autorité budgétaire centralisée, avec une indépendance comparable à celle de la Banque centrale européenne »?!N’attendons pas que la liste des pays-martyrs s’allonge et se rapproche pour réagir. La solidarité avec les peuples grec et irlandais est un devoir vis à vis d’eux et un besoin pour nous – mêmes.
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